Un journal américain révèle des images satellitaires : Israël construit des sites de colonisation en Syrie.

Alsharq Tribune - Washington Post

Le journal "Washington Post" a révélé dans un de ses rapports que Israël construit des sites de colonisation en Syrie, suscitant des inquiétudes locales concernant l'occupation .

Dans son rapport, le "Washington Post" a indiqué qu'après l'invasion par l'armée israélienne de plusieurs villages syriens en décembre, les soldats avaient assuré aux habitants locaux que la présence serait temporaire .

L'objectif étant de saisir des armes et de sécuriser la région après l'effondrement du régime du président Bachar al-Assad.

Cependant, les mouvements des véhicules au sol qui ont suivi suggèrent une présence plus permanente.

Le "Washington Post" a cité,  Mohammed Meryoud,  le maire de Jbata al-Khashab, qui a vu les forces israéliennes ,construire un nouveau site militaire aux abords de son village. Déclarant : "Ils construisent des bases militaires. Comment cela pourrait-il être temporaire ?"

Les images satellites examinées par le Washington Post montrent plus d'une demi-douzaine de bâtiments et de véhicules dans la base israélienne clôturée, avec une construction presque identique située à cinq miles au sud.

Les deux sites sont reliés par de nouvelles routes non goudronnées vers les terres des hauteurs du Golan, occupées par Israël lors de sa guerre en 1967 contre ses voisins arabes.

Une zone de terrain déblayé, que les experts disent ressembler au début de la construction d'une troisième base, est visible à quelques miles au sud.

Il est à noter qu'après l'effondrement du pouvoir de Bachar al-Assad en décembre, les tanks et les troupes israéliennes ont franchi la ligne Alpha .

Qui représente la frontière du cessez-le-feu depuis plus de 50 ans, et sont entrées dans la zone tampon surveillée par les Nations unies à l'intérieur du territoire syrien, et dans certains cas, plus loin encore.

Les troupes israéliennes circulent désormais dans la zone tampon de 90 miles carrés, qui devrait être démilitarisée selon l'accord de cessez-le-feu de 1974 entre Israël et la Syrie.

De son côté, Israël a déclaré qu'il considérait cet accord comme caduc après l'effondrement du régime d'Assad.

Les responsables locaux ont indiqué que la zone tampon a une largeur maximale d'environ six miles, mais que, à certains endroits. 

Les forces israéliennes ont avancé plusieurs miles plus loin, selon ce qu'a rapporté le Washington Post.

Il semble que les deux nouveaux sites de construction, situés à l'intérieur de ce qui était récemment sous contrôle syrien .

Soient des bases de surveillance avancées, similaires en structure et en style à celles situées dans la partie des hauteurs du Golan occupée par Israël, a déclaré William Goodhind, analyste en imagerie pour Contested Ground.

Il a ajouté que la base de Jbata al-Khashab est plus développée, tandis que la base située au sud semble être en construction.

Il a expliqué que la première base offrira une meilleure visibilité pour les troupes, tandis que la seconde base bénéficiera d'un meilleur accès aux réseaux routiers de la région.

Tout comme la troisième base si elle est construite sur un terrain déblayé plus au sud.

La BBC avait initialement rapporté qu'il y avait une construction sur le site de Jbata al-Khashab.

Les images satellites, montrent également une nouvelle route située à environ 10 miles au sud de la ville de Quneitra .

S'étendant de la ligne de front jusqu'au sommet d'une colline près du village de Kodnah, offrant ainsi aux troupes israéliennes un nouveau point de surveillance.

Meryoud a déclaré que les bulldozers israéliens avaient détruit les arbres fruitiers du village ainsi que d'autres arbres dans une partie de la réserve naturelle pour construire la colonie près de Jbata al-Khashab.

Le maire a ajouté : « Nous leur avons dit que nous considérons cela comme une occupation. »

Depuis leur entrée en Syrie, les soldats israéliens ont établi des points de contrôle, fermé des routes, perquisitionné des maisons, déplacé des populations et ouvert le feu sur des manifestants protestant contre leur présence, selon les habitants locaux.

La nuit, des patrouilles ont été vues sur les routes secondaires avec les lumières éteintes, avant de revenir à la base, selon le Washington Post.

En réponse aux questions sur la nature et la durée de leurs activités en Syrie, les forces de l'armée israélienne

ont déclaré : « Les forces de l'armée de défense d'Israël opèrent dans le sud de la Syrie, dans la zone tampon et à des points stratégiques, pour protéger les habitants du nord d'Israël. »

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait précédemment déclaré ,que la présence des troupes n’était pas limitée dans le temps, en évoquant des préoccupations de sécurité.

Il avait alors expliqué, que l'accord de désengagement avec la Syrie sur les hauteurs du Golan, conclu peu après la guerre de 1973, était désormais caduc en raison du retrait de l'armée syrienne de ses positions.

Le bureau de Netanyahu a précisé ,que « le déploiement des forces israéliennes dans la zone tampon est temporaire, jusqu’à ce que des forces engagées dans l'accord de 1974 soient mises en place et que la sécurité à nos frontières soit garantie. »

Concernant les rapports faisant état de tirs sur des manifestants, l'armée israélienne a indiqué qu’elle avait agi  « conformément aux procédures opérationnelles standards » après que les manifestants aient été priés de s'éloigner des soldats.

Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a déclaré mardi dernier depuis le mont Hermon que Israël resterait dans la zone de sécurité pour une période indéterminée .

Insistant sur le fait qu'il ne permettrait pas à des forces ennemies de s'implanter dans le sud de la Syrie.

L'armée israélienne a également annoncé précédemment ,avoir déplacé et installé du matériel dans la zone tampon syrienne.

Prétendant aider les soldats à survivre dans des conditions climatiques difficiles pendant l'hiver, en préparation d’une occupation de la région sur le long terme.

Elle a ajouté avoir « créé une infrastructure et du matériel capables de résister à diverses conditions météorologiques, y compris des structures temporaires avec une couche supplémentaire d’isolation, des équipements de chauffage, des générateurs et un système de chauffage de l’eau. »

Le 9 décembre dernier, Israël a pris le contrôle de la zone tampon syrienne en violation de l’accord de séparation des forces signé en 1974 .

profitant de la chute du régime de Bachar al-Assad survenue la veille, et a occupé des zones au-delà de la zone tampon, dans le territoire syrien profond.

Plus tard, le ministre de la Défense israélien a donné des instructions aux soldats pour se préparer à rester dans la zone tampon syrienne pendant tout l'hiver.