Alsharq Tribune- Suvis
La tentative de la Corée du Sud de faire réexaminer les efforts modestes du Japon pour répondre aux questions du travail forcé en temps de guerre sur les sites inscrits au patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a échouée lors d'un rare vote des membres de l'organe de surveillance du patrimoine de l'Unesco.
La proposition de Séoul a été soumise à un vote durant une session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Paris, sur fond de fortes divisions entre la Corée du Sud et le Japon sur l'ajout ou non de sites industriels du Japon à l'ordre du jour du comité.
Sur les votes exprimés par 21 Etats membres du comité, dont la Corée du Sud et le Japon, sept ont été en faveur du Japon, tandis que la Corée du Sud a reçu trois voix. Huit pays se sont abstenus et trois autres bulletins ont été considérés comme nuls. Une majorité simple de six voix était requise pour que la motion soit adoptée en faveur du Japon. Le vote s'est déroulé à bulletin secret.
Séoul a présenté la proposition dans le cadre des efforts pour poursuivre l'évaluation sur l'état de l'application par le Japon des mesures qu'il avait promis de prendre pour refléter «l'histoire complète» du site, dont l'île de Hashima, où de nombreux Coréens ont été forcés à travailler durant la Deuxième Guerre mondiale. La Corée a été sous la domination coloniale du Japon de 1910 à 1945.
Ce résultat jette le doute sur le fait que les sites industriels continueront à faire l'objet d'évaluations futures à l'Unesco, alors qu'une nouvelle réévaluation semble désormais peu probable au sein du Comité du patrimoine mondial, du moins pour l'instant. Il s'agit donc d'un revers diplomatique dans les efforts en cours de Séoul pour exhorter Tokyo à faire face honnêtement aux atrocités commises pendant la guerre et à les présenter à la communauté internationale d'une manière qui honore correctement les victimes du travail forcé.
La Corée du Sud a exprimé ses regrets sur le résultat. «Nous exprimons nos regrets sur le fait que le nombre de voix nécessaires pour l'adoption n'ait pas été atteint», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué de presse. Il a souligné que ses efforts pour que le comité réexamine la mise en œuvre par le Japon des décisions du comité sur les sites industriels étaient «un droit légitime et une question de principe».
«De nombreux Etats membres ont exprimé leur compréhension et leur soutien à ce principe», a déclaré le ministère. Il a dit qu'il utiliserait le reste de la session du comité pour aborder le fait que le Japon n'ait pas tenu ses promesses, comme l'avait recommandé le comité, et qu'il continuerait d'exhorter le Japon, aux niveaux bilatéral et multilatéral, à tenir fidèlement ses promesses.