Alsharq Tribune-AFP
Le gouvernement brésilien a officiellement protesté contre la décision américaine d'imposer des droits de douane de 50% sur toutes les exportations brésiliennes à compter du 1er août, mettant en garde contre de graves conséquences économiques et une détérioration des relations bilatérales.
Dans une lettre adressée au secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick et au représentant au Commerce Jamieson Greer, le Brésil a fait part de son "indignation" face à la décision annoncée par le président des Etats-Unis Donald Trump le 9 juillet.
La lettre a été signée conjointement par le vice-président et ministre du Développement Geraldo Alckmin et le ministre des Affaires étrangères Mauro Vieira, selon un communiqué publié mercredi par le ministère brésilien du Développement, de l'Industrie, du Commerce et des Services.
"Le gouvernement brésilien exprime son indignation face à l'annonce du 9 juillet", est-il écrit dans la lettre, qui prévient que ces droits de douane auront un impact considérable sur des secteurs clés des deux économies et compromettront ce qui a toujours été un partenariat économique solide.
"Depuis plus de deux siècles de relations bilatérales, le commerce est la pierre angulaire de la coopération et de la prospérité entre les deux plus grandes économies des Amériques", souligne la missive.
Cette protestation s'inscrit dans un contexte de réaction plus large au Brésil. Un sondage d'opinion réalisé par le cabinet de conseil Quaest entre le 10 et le 14 juillet a montré une opposition écrasante de la population aux droits de douane américains. L'enquête, qui a interrogé plus de 2.000 personnes dans 120 municipalités, a révélé que 72% des Brésiliens rejettent la justification avancée par M. Trump pour ces droits de douane, qui invoque une prétendue persécution politique de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro.
Parmi les personnes interrogées, 79% ont exprimé leur inquiétude quant à l'impact négatif que ces droits de douane pourraient avoir sur leur vie ou celle de leur famille. 53% ont soutenu la position du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva consistant à mettre en place des droits de douane réciproques, tandis que la cote de popularité de ce dernier a légèrement augmenté, passant de 40% à 43% dans le contexte de ce différend.
M. Greer a annoncé que Washington avait lancé une enquête sur les pratiques commerciales du Brésil, en se concentrant sur le traitement du commerce numérique et des services de paiement électronique, que les Etats-Unis jugent discriminatoires et préjudiciables aux entreprises américaines.