Alsharq Tribune- Saied Ahmed
Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et son homologue français Emmanuel Macron sont arrivés mardi dans la ville portuaire d'Al-d'Arich, située au bord de la méditerranée à 40 km à l'ouest de Rafah dans le nord du Sinaï, où ils ont commencé leur visite par l'hôpital de la ville et les blessés palestiniens qui y sont soignés.
Les deux hommes doivent également se rendre dans les sites où est entreposée l'aide humanitaire allouée aux Palestiniens de la bande de Gaza.
Cette visite hautement symbolique vise à « la réouverture des points de passage pour l'acheminement de fret humanitaire à Gaza » et à répéter « l'engagement de la France à poursuivre son soutien humanitaire vers les populations gazaouies », a fait savoir la présidence française.
Elle s'inscrit dans le cadre des efforts visant à soutenir les Palestiniens à la lumière de la reprise des frappes israéliennes et du blocus de l'aide depuis début mars, ainsi que "le ferme engagement de l'Egypte envers la cause palestinienne et les droits du peuple palestinien".
Les parties politiques pro-gouvernement ont mobilisé des milliers d'Egyptiens de tous les gouvernorats du pays pour accueillir les deux présidents. La foule a exprimé son ferme rejet de la déportation des Palestiniens de la bande de Gaza et son soutien aux décisions de l’Egypte concernant la question palestinienne.
Le président français se rend dans la capitale du Nord de Sinaï dans le cadre de sa visite de deux jours en Egypte.
Pour cette rare visite d'un dirigeant européen aux confins de l'enclave palestinienne, Macron va appeler depuis al-Arich à une reprise de l'aide humanitaire bloquée par Israël.
"La protection des civils et du personnel humanitaire, ainsi qu'un plein accès de l'aide humanitaire, constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire et doivent être respectées", ont affirmé lundi au Caire les présidents Macron et al-Sissi ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie dans une déclaration conjointe.
Ils ont aussi "appelé à un retour immédiat au cessez-le-feu pour que les Palestiniens soient protégés et reçoivent de l'aide humanitaire en quantité et dans les plus brefs délais".
Un message réitéré de vive voix à Donald Trump dans un appel téléphonique à quatre, juste avant que le président américain ne reçoive le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche.
Plus de 330 travailleurs humanitaires, la plupart d'entre eux appartenant à l'Unrwa, l'agence des Nations unies d'aide aux réfugiés palestiniens, ont été tués dans la bande de Gaza depuis octobre 2023, selon les chiffres de l'ONU datant de novembre.
La quasi-totalité des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 .
Depuis le 2 mars, Israël interdit l'entrée à Gaza de l'aide internationale qui avait recommencé à affluer avec le cessez-le-feu.
L'armée israélienne a tué plus de 1 400 Palestiniens depuis la reprise des opérations aériennes et terrestres contre Gaza.