Alsharq Tribune - Reuters
Le Fonds monétaire international (FMI) souhaite "plus de détails" sur le futur système international de paiement envisagé par les pays du Brics, avant d'évaluer son impact sur les échanges internationaux, a souligné la patronne du Fonds, Kristalina Georgieva. A lire aussi Directrice du FMI : « Tout retard dans la réforme ne fera qu'augmenter les coûts pour l'Egypte » Interrogée lors de sa traditionnelle conférence de presse durant les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale (BM) qui durent jusqu'à la fin de la semaine, la directrice générale de l'institution a simplement répondu: "Nous avons besoin de plus de détails" pour déterminer l'impact d'un tel système, alors que le Fonds s'inquiète des risques de fragmentation de l'économie mondiale. L'idée d'un système de paiement alternatif, permettant aux principaux pays du Sud d'utiliser leurs monnaies nationales plutôt que le dollar ou l'euro, qui représentent actuellement près de 80% des échanges mondiaux, a été avancée mardi lors d'une rencontre entre le président russe, Vladimir Poutine, et la présidente de la Nouvelle banque de développement, Dilma Rousseff à l'occasion d'un sommet en Russie. "Nous avons des membres très différents, qui forment différents groupes, mais tous soutiennent le FMI", a assuré Mme Georgieva, alors que la Nouvelle banque de développement a été lancée par les Brics précisément comme une alternative au FMI et à la BM. Egalement interrogée sur les conséquences de la guerre à Gaza et au Liban sur l'économie du Proche-Orient et en particulier de l'Egypte, Mme Georgieva a souligné que les revenus perçus par le pays grâce au canal de Suez ont chuté de 70%, notamment du fait des attaques houthies sur les navires transitant par la Mer rouge. "Du fait des difficultés (le conflit, NDLR), la région dans son ensemble a vu ses prévisions de croissance être révisées à la baisse de 0,6 point de pourcentage entre avril et aujourd'hui', a ajouté la directrice générale du Fonds. Plus largement, Mme Georgieva s'est félicité des progrès réalisés concernant l'aide apportée aux pays confrontés à une crise de la dette, notamment via la "table ronde sur la dette souveraine mondiale", espace de dialogue entre créanciers et pays en crise, qui a permis "de rendre le processus" d'aide "plus prévisible et efficace". "Mais nous devons faire plus pour permettre à ces pays à retomber plus rapidement sur leurs pieds. De nombreux pays membres sont toujours confrontés à des taux d'intérêts et un service de la dette élevés, si ce n'est non soutenable, avec des problèmes de liquidités", a-t-elle averti. Afin d'améliorer ces aspects, le FMI a multiplié les annonces ces dernières semaines visant à baisser le coût des prêts qu'il accorde aux pays en difficulté. Plus largement, "nous savons que la mondialisation n'a pas été bénéfique pour tous, nous devons prendre soin de ceux qui y ont perdu", a reconnu Kristalina Georgieva.