Racisme en Espagne : une Marocaine prise pour cible, un procès exemplaire à Alicante

Alsharq Tribune- Suivis 

Selon les éléments communiqués par la Cour suprême de la région de Valence, le prévenu est accusé d’avoir proféré des insultes racistes particulièrement virulentes à l’encontre de la victime, la traitant notamment de « Marocaine sale » et lui intimant que sa place était dans « un centre de santé au Maroc».

L’attaque verbale aurait été suivie d’une tentative d’intimidation physique : l’individu se serait approché de la femme en levant la main de manière menaçante, frôlant son visage dans un geste jugé comme une tentative manifeste d’humiliation publique.

Le ministère public réclame à son encontre une peine d’un an de prison ferme pour « délit de haine », en vertu du Code pénal espagnol qui sanctionne sévèrement les actes motivés par l’origine ethnique, la nationalité, la religion ou d’autres motifs discriminatoires.

Le parquet soutient que les propos tenus par le mis en cause ne relèvent pas de l’injure isolée, mais s’inscrivent dans un contexte de discours haineux, préjudiciable au vivre-ensemble et au respect de la dignité humaine.

L’affaire suscite une forte mobilisation des organisations de défense des droits humains et de la société civile, qui dénoncent une recrudescence inquiétante des actes racistes dans les espaces publics, notamment à l’encontre des populations issues de l’immigration maghrébine.

Plusieurs collectifs antiracistes et associations de migrants ont annoncé leur intention d’assister au procès pour exprimer leur solidarité avec la victime et interpeller les pouvoirs publics sur l’urgence d’une réponse institutionnelle ferme face à ces dérives.

Ce procès pourrait ainsi faire jurisprudence et relancer le débat sur la tolérance zéro envers les comportements discriminatoires dans les structures publiques, en particulier dans le secteur de la santé, où le principe d’égalité d’accès aux soins, sans distinction d’origine ou de statut, demeure un pilier fondamental du système.

Au-delà de la condamnation attendue, c’est tout un pan des valeurs démocratiques espagnoles qui est convoqué à la barre : respect de l’autre, reconnaissance de la diversité, et lutte contre l’impunité des discours de haine.

Un rendez-vous judiciaire scruté de près, dans un climat où la vigilance citoyenne s’impose comme un rempart face à la banalisation de l’intolérance.