Alsharq Tribune- AP
Le ministre libanais de la Défense Michel Menassa se rend mercredi 26 mars à Damas pour évoquer les récentes tensions à la frontière entre les deux pays, a indiqué lundi à l'AFP un responsable libanais qui a requis l'anonymat.
"Le ministre de la Défense se rendra à Damas à la tête d'une délégation sécuritaire pour y rencontrer son homologue Mourhaf Abou Qasra", a précisé cette source
Il s'agit du premier responsable libanais à se rendre en Syrie depuis la formation d'un gouvernement au Liban en février, alors qu'une coalition dirigée par le groupe armé Hayat Tahrir Alcham a pris le pouvoir à Damas en décembre.
La visite vise à "évoquer les moyens de contrôler la situation à la frontière, de renforcer la coordination bilatérale et de prévenir les agressions de part et d'autre de la frontière", a ajouté la même source.
Mi-mars, des affrontements avaient éclaté dans la zone frontalière entre les deux pays, dans l'est du Liban, faisant dix morts.
Damas a accusé le Hezbollah libanais, ancien allié du président déchu Bachar al-Assad, d'avoir enlevé trois militaires syriens et de les avoir tués, ce que le mouvement a formellement nié.
Sept Libanais ont par la suite été tués dans des bombardements depuis la Syrie, selon un bilan des autorités.
Une source de sécurité libanaise avait indiqué à l'AFP que les forces syriennes avaient bombardé la zone frontalière au Liban après que les trois soldats syriens ont été tués par des Libanais armés impliqués dans la contrebande.
Les deux pays ont ensuite annoncé être parvenus à un cessez-le-feu. Le Liban partage avec la Syrie une frontière de 330 kilomètres sans démarcation officielle en plusieurs points, ce qui la rend poreuse et propice à la contrebande.
Les nouvelles autorités syriennes avaient annoncé début février le lancement d'une opération de sécurité dans la région frontalière de Homs (centre) pour "fermer les routes de contrebande d'armes et de marchandises".
Le Hezbollah, qui a combattu aux côtés des troupes d'Assad durant le conflit en Syrie, exerçait son influence sur de larges portions de la frontière libano-syrienne.
Il a été affaibli par la récente guerre avec Israël.