Alsharq Tribune -AFP
L'ONG française Médecins sans frontières (MSF) a condamné dimanche ce qu'elle a qualifié d'"attaque méprisable" contre l'une de ses ambulances dans la région du Darfour au Soudan, qui a tué une personne à bord.
El-Facher, la capitale du Darfour-Nord, est depuis des mois le théâtre de violents combats entre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) d'une part, et l'armée soudanaise et des groupes armés alliés d'autre part, en guerre au Soudan depuis avril 2023.
C'est la seule grande ville de la vaste région occidentale du Darfour que les FSR n'ont pas réussi à prendre.
MSF est l'une des rares organisations internationales encore présentes dans la ville, où la quasi-totalité des structures de santé ont été fermées à la suite d'attaques répétées les visant.
Vendredi, l'ambulance transportait une femme en train d'accoucher qui devait subir une intervention chirurgicale d'urgence depuis le camp de déplacés de Zamzam - où la famine a été déclarée - vers l'hôpital saoudien de la ville, qui, selon MSF, est " le seul hôpital public avec une capacité chirurgicale encore en fonction".
"Un inconnu a tiré sur l'ambulance clairement identifiée par le logo et le drapeau de MSF", tuant l'une des personnes accompagnant la patiente, a décrit l'ONG dans un communiqué.
C'est la deuxième fois qu'une ambulance MSF est attaquée à El-Facher en moins d'un mois.
Les attaques régulières contre les établissements de santé et le personnel soignant ont entraîné la fermeture des hôpitaux dans tout le pays, où jusqu'à 80 % des établissements sont hors service, selon les chiffres officiels.
Vendredi, MSF a annoncé qu'elle avait été contrainte de suspendre ses activités à l'hôpital Bashair de Khartoum, l'une des dernières structures offrant des soins médicaux gratuits dans le sud de la capitale.
La guerre entre l'armée et le FSR a tué des dizaines de milliers de personnes, déraciné plus de 12 millions d'habitants et conduit des millions de personnes au bord de la famine.
Dans la région d'El-Facher, la famine sévit déjà dans trois camps de déplacés - Zamzam, Abu Chouk et al-Salam - et devrait s'étendre à cinq autres zones, y compris la ville elle-même, d'ici au mois de mai, selon une évaluation des services de l'ONU.
