Alsharq Tribune - Times of Isreal
Dans son troisième discours en tant que chef du Hezbollah, Naïm Qassem a déclaré mercredi que le groupe terroriste chiite libanais avait examiné une proposition américaine de cessez-le-feu et soumis sa réponse par l’intermédiaire du président du Parlement, Nabih Berri (allié du Hezbollah), et que la balle était maintenant dans le camp d’Israël.
Dans un discours préenregistré, Qassem a déclaré que le Hezbollah ne dévoilerait pas sa position aux médias, mais qu’il adhérait à deux principes lors des négociations : une cessation complète des hostilités et la préservation de la souveraineté libanaise. Il a rejeté qu’Israël puisse continuer à cibler le Hezbollah même après la conclusion d’une trêve, affirmant qu’Israël ne devrait pas être autorisé à violer la souveraineté du Liban.
Ce discours a été prononcé quelques heures après que le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré, à l’occasion d’une rencontre avec près de cent ambassadeurs étrangers à Jérusalem, qu’Israël « aimerait parvenir à un accord qui résisterait à l’épreuve du temps » au Liban, mais qu’il devait garder la liberté d’agir en cas de violations.
Le chef terroriste a juré que le Hezbollah avait les moyens de continuer à engager l’armée israélienne dans une longue guerre d’usure et que le groupe terroriste chiite libanais « paiera n’importe quel prix, car le prix augmentera aussi pour l’ennemi », ajoutant qu’il répondrait aux frappes israéliennes sur Beyrouth en ciblant Tel Aviv.
Il a fait remarquer qu’Israël négocie également sous le feu de l’ennemi. « Lorsque l’ennemi n’atteint pas ses objectifs, cela signifie que nous avons gagné », a-t-il affirmé.
Qassem a déclaré que le Hezbollah autorisait la poursuite des pourparlers sur le cessez-le-feu et qu’il attendait de voir s’ils aboutissaient à des résultats. Il a ajouté qu’un cessez-le-feu dépendait de « la réponse israélienne et du sérieux » du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« Grâce à cet accord, l’occupation [Israël] pensait pouvoir obtenir ce qu’elle n’a pas obtenu sur le champ de bataille, mais c’est impossible », a estimé Qassem.
Le discours du chef terroriste a été diffusé peu après que l’émissaire américain pour le Proche-Orient, Amos Hochstein, a annoncé qu’il se rendrait en Israël pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu après avoir réalisé des « progrès supplémentaires » lors d’une deuxième rencontre avec Berri à Beyrouth. Bien que son emploi du temps en Israël n’ait pas été immédiatement précisé, Hochstein aurait rencontré Netanyahu jeudi matin.
Concernant l’impasse politique au Liban, Qassem a précisé que le groupe terroriste agirait en coopération avec d’autres forces politiques et « apporterait sa contribution à l’élection d’un nouveau président par le Parlement » après l’instauration d’un cessez-le-feu.
Depuis le 8 octobre 2023, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.
Le conflit avec le groupe terroriste chiite libanais s’est étendu fin septembre avec l’intensification des frappes israéliennes sur des cibles du Hezbollah au Liban, au cours desquelles la grande majorité de ses dirigeants ont été éliminés, y compris l’ancien chef Hassan Nasrallah, et une opération terrestre subséquente lancée dans le sud du Liban par Tsahal. Depuis, le Hezbollah a étendu ses attaques aux villes du centre et du nord d’Israël, en plus des attaques à la frontière, bien que ces derniers jours, Tsahal ait constaté une diminution du nombre d’attaques.
Au cours de l’année écoulée, les attaques contre le nord d’Israël ont entraîné la mort de 44 civils israéliens. En outre, 72 soldats et réservistes de l’armée israélienne ont perdu la vie lors d’affrontements transfrontaliers et de l’opération terrestre lancée dans le sud du Liban à la fin du mois de septembre. Deux soldats ont été tués lors d’une attaque de drone depuis l’Irak, et plusieurs autres ont également eu lieu depuis la Syrie, sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer. Tsahal estime par ailleurs que près de 3 000 terroristes du Hezbollah ont été éliminés durant le conflit. Une centaine de membres d’autres groupes terroristes auraient également été tués au Liban.