Alsharq Tribune-AFP
Le nouveau président libanais rencontre le président français, Emmanuel Macron pour soutenir un déblocage politique qu'il n'avait pu obtenir lors de ses deux visites il y a quatre ans dans la foulée d'une explosion dévastatrice.
Sa visite express de 12 heures coïncide avec celle du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, arrivé jeudi soir à Beyrouth, et il est possible que les deux hommes se voient sur place, selon une source diplomatique française.
La France est impliquée dans la surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah au Liban.
Violations israélilennes
Ce déplacement du président français vise à "aider" son homologue Joseph Aoun, élu il y a une semaine après deux ans de vacance à ce poste, et le Premier ministre désigné Nawaf Salam "à consolider la souveraineté du Liban, à assurer sa prospérité et à maintenir son unité", a déclaré l'Elysée.
Le Premier ministre libanais sortant Najib Mikati a de sa part mis l'accent sur les défis actuels du pays, déclarant que Macron comprenait parfaitement la situation du Liban et s'était engagé à soutenir le nouveau gouvernement, a ajouté Mikati, lors d’un entretien à l’arrivée du président français Emmanuel Macron à Beirut.
Macron s'est également déclaré prêt à contribuer à l'obtention d'aide pour le Liban et a souligné l'importance de la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU.
Mikati a évoqué les violations israéliennes en cours, soulignant que ces violations sont étroitement surveillées.
Il a partagé les assurances reçues selon lesquelles les violations cesseraient dans les 60 jours, exprimant l'espoir que ces engagements seraient respectés.
Pour le moment, le nouveau premier ministre, Nawaf Salam, est engagé dans des consultations délicates pour former son gouvernement mais se heurte encore aux réserves du puissant Hezbollah pro-iranien, incontournable au Liban.
L'Elysée a indiqué jeudi qu'Emmanuel Macron et le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, avaient apporté "tout leur soutien" à la formation d'un "gouvernement fort" lors d'un entretien téléphonique.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé de son côté à la formation rapide d'un gouvernement au Liban, une étape "cruciale" pour la stabilité du pays et de la région après l'élection d'un président.
Emmanuel Macron a souligné dans une interview au quotidien libanais indépendant l'Orient-Le Jour que Paris et Ryad avaient "travaillé ensemble" sur le Liban, ajoutant que "l'élection de Joseph Aoun et la désignation de Nawaf Salam étaient aussi le fruit de ce travail de diplomatie régionale".
Emmanuel Macron s'est réuni dans la matinée avec le chef d'état-major de la force de paix de l'ONU (Finul), le général Jean-Jacques Fatinet, ainsi qu'avec les chefs du mécanisme mis en place sous la houlette de la France et des Etats-Unis pour vérifier l'application du cessez-le-feu arraché par les deux puissances entre l'armée israélienne et le Hezbollah.
"Les choses avancent, la dynamique est positive", sur l'application du cessez-le-feu, a-t-il déclaré à des journalistes à l'issue de la rencontre.
Conformément à l'accord, l'armée israélienne doit se retirer des zones frontalières et l'armée libanaise s'y déployer avant la date butoir du 26 janvier.