Alsharq Tribune- Mohamed Otaify
Le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, s'est dit prêt à coopérer avec tout nouveau "leadership" choisi par le peuple, précisant qu'il serait dimanche 8 décembre dans ses bureaux au siège du gouvernement pour toute procédure de "passation" de pouvoir.
De son côté, le commandant de Hayat Tahrir al-Sham, HTS, qui dirige l'offensive des groupes armés ayant pénétré dans la capitale syrienne, a appelé ses combattants à ne pas s'approcher des institutions publiques à Damas, qui restent sous contrôle de l'ex-Premier ministre jusqu'à une "passation officielle".
Prenant de court le pouvoir de Bachar al-Assad et la communauté internationale, HTS et plusieurs groupes armés alliés ont lancé le 27 novembre une offensive fulgurante qui leur a permis en quelques jours seulement de prendre le contrôle de plusieurs métropoles, d'abord Alep (nord), puis Hama et Homs dans le centre.
Les provinces dans l'Est et le Sud, notamment Deraa, berceau de la "révolution" de 2011, sont tombées aux mains des groupes quand des combattants locaux ont pris le contrôle sur le terrain, à la faveur d'un retrait des forces du régime.
Les groupes armés entrés à Damas ont annoncé la "fuite" du "tyran" Bachar al-Assad, appelant les Syriens exilés à l'étranger à rentrer dans une "Syrie libre" et proclamant "Damas libre de la tyrannie".
"Après 50 ans d'oppression sous le pouvoir du (parti) Baas, et 13 années de crimes, de tyrannie et de déplacements (forcés), (...) nous annonçons aujourd'hui la fin de cette période sombre et le début d'une nouvelle ère pour la Syrie", indiquent des messages partagés par la coalition des groupes armés sur l'application Telegram.
L'observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé que le président Assad, au pouvoir depuis vingt-quatre ans, avait "quitté la Syrie via l'aéroport de Damas, avant le retrait des membres des forces armées et de sécurité" du site.
Le chef du gouvernement syrien à Damas, Mohamed al-Jalali, s'est dit prêt à coopérer avec les nouveaux dirigeants.
"Ce pays peut être un pays normal, construisant de bonnes relations avec ses voisins et avec le monde (...) mais cette question sera du ressort de tout leadership que choisira le peuple syrien, et nous sommes prêts à la coopération et à lui apporter toutes les facilités possibles", a-t-il indiqué dans une vidéo publiée sur son compte Facebook.