Vitaly Naoumkine : J'ai du mal à croire qu'Israël renoncera à ses pratiques cruelles contre les civils à Gaza.

Alsharq Tribune - Presse du Moyen Orient 

L'académicien et orientaliste russe Vitaly Naumkin, a exprimé ses doutes concernant l'engagement d'Israël envers les accords conclus avec le mouvement Hamas .

Naoumkin a exprimé des doutes, quant à la possibilité pour Tel Aviv de respecter un cessez-le-feu après la fin des échanges de prisonniers .

Dans une interview accordée à l'agence "Tass" ,à l'occasion de la 14e conférence du Club Valdaï sur le Moyen-Orient, Naoumkin a déclaré : "J'ai du mal à croire, qu'Israël renoncera à ses pratiques cruelles contre les civils à Gaza. Le problème des otages est actuellement résolu par des concessions mutuelles, grâce aux efforts des pays arabes et des médiateurs comme l'Égypte et le Qatar.  Mais je ne peux garantir qu'Israël respectera les accords, auxquels elle a dû se résoudre sous la pression extérieure."

L'expert russe a souligné que le gouvernement israélien, " n'était pas prêt au départ à accepter ces accords, et la pression internationale a joué un rôle majeur dans cette décision. Cependant, des questions et des doutes demeurent quant à son engagement envers ces ententes."

Naoumkin a critiqué les propositions israéliennes, concernant le réétablissement des Palestiniens en dehors de la bande de Gaza, les qualifiant de tentatives anciennes qui ont été relancées.

Il a expliqué : "Israël a proposé cette idée à la fin des années 1940, lorsqu'il avait suggéré le déplacement des Palestiniens vers l'Irak, prétextant la disponibilité de vastes espaces là-bas. Cependant, les expulsions forcées conduisent souvent à plus de chaos et à la reprise des hostilités."

Il a également souligné que les pays visés par ces projets, tels que l'Égypte et la Jordanie, ne sont pas prêts à accueillir un grand nombre de réfugiés palestiniens .

Notant que "le soutien à cette idée parmi les élites israéliennes reste fort, malgré ses conséquences dangereuses pour la région."

Les affrontements entre Israël et le mouvement Hamas, ont commencé le 7 octobre 2023 et se sont poursuivis jusqu'au 19 janvier 2025, date à laquelle un accord de cessez-le-feu a été mis en place, sous la médiation de l'Égypte, du Qatar et des États-Unis.

Ce même jour, les factions palestiniennes ont libéré le premier groupe de prisonniers, comprenant trois femmes israéliennes.

Selon l'accord, la première phase dure 42 jours, au cours desquels le Hamas libère 33 prisonniers israéliens, en échange de la libération de prisonniers palestiniens par Israël.

Malgré la mise en œuvre de la première phase de l'accord, des questions demeurent sur l'engagement d'Israël à cesser les opérations militaires, dans un contexte de tensions continues sur le terrain et de divergences sur l'avenir de la bande de Gaza.