Alsharq Tribune- Euronews
Une délégation européenne, dont faisait partie Katarina Barley, la vice-présidente du Parlement européen, s'est rendue dans la prison où est emprisonné le maire d'Istanbul alors que les tensions politiques s'intensifient dans le pays.
Alors qu'une nouvelle manifestation géante de l'opposition était programmée ce samedi à Istanbul, une délégation européenne comprenant la vice-présidente du Parlement européen Katarina Barley a rendu visite à Ekrem Imamoğlu, le maire d'Istanbul. Le principal candidat à la présidence du Parti républicain du peuple (CHP), a été interpellé et incarcéré à Silivri.
Les membres de la délégation, dont le président du Parti socialiste européen Stefan Löfven et les eurodéputés Dario Nardella et Evin Incir ont publié une déclaration après la visite.
"Le PSE est à Istanbul pour soutenir l'opposition démocratique turque, qui demande au (président Recep Tayyip) Erdoğan de mettre fin aux arrestations et de libérer les prisonniers politiques", peut-on lire dans la déclaration.
Après la visite, un message a également été publié sur le compte X du maire d'Istanbul.
"Leur visite à ce moment critique reflète un engagement clair et de principe en faveur des normes démocratiques, de l'indépendance du pouvoir judiciaire et de la protection des droits fondamentaux", indique la déclaration. "Elle témoigne également de l'inquiétude croissante de la communauté internationale face à la trajectoire actuelle des institutions démocratiques en Turquie. Elle réaffirme que la suppression judiciaire de la participation politique est incompatible avec les valeurs partagées par les sociétés démocratiques".
Après Silivri, la délégation européenne a visité le siège provincial du CHP et a rencontré le président du CHP, Özgür Özel.
Ekrem İmamoğlu, le maire de la municipalité métropolitaine d'Istanbul (IBB), a été incarcéré le 18 mars, un jour après l'annulation de son diplôme de l'université d'Istanbul, puis arrêté le 23 mars dans le cadre d'une enquête pour "corruption". L'ensemble du processus s'est déroulé dans le sillage des enquêtes lancées contre le maire au cours des dernières semaines et avant les primaires d'investiture du CHP pour la prochaine élection présidentielle.
Le maire d'Istanbul devait être intronisé candidat officiel de son parti après un vote massif de près de 15 millions de militants. C'est le jour de son investiture qu'il a été interpellé. Il a ensuite été suspendu de son poste de maire par décision du ministère de l'intérieur.
Par la suite, Nuri Aslan, membre du conseil municipal du CHP, a été élu maire adjoint d'IBB en remplacement du maire déchu de ses fonctions.
Depuis, les protestations massives déclenchées par la détention et l'arrestation d'Imamoğlu ont donné lieu aux plus grandes manifestations en Turquie depuis plus d'une décennie. La police a répondu aux protestations par le déploiement d'un important dispositif de sécurité et a eu recours aux gaz lacrymogènes et au canons à eau pour disperser les foules. Des milliers de sympathisants du CHP ont également été interpellés.