Un tandem d’or qui se fait attendre

Alsharq Tribune- Suivis

Tant attendue, le public égyptien voulait voir la combinaison de Mohamed Salah et Omar Marmoush faire une démonstration de puissance contre l’Ethiopie (2-0), vendredi dernier, lors des qualifications de la Coupe du monde 2026. Salah est dans la forme de sa vie à Liverpool, tandis que Marmoush régale la Premier League depuis qu’il a rejoint Manchester City en janvier. Mais alors que la flèche des Reds a fait sa marque, avec un but et une passe décisive, Marmoush semblait perdu sur le terrain et le lien entre les deux joueurs était quasi inexistant.

L’Egypte possède le tandem d’attaque le plus prestigieux du monde actuellement. Avec un total combiné de 92 contributions offensives avec leurs clubs respectifs depuis le début de la saison (Salah : 32 buts et 22 passes décisives ; Marmoush : 24 buts et 14 passes décisives), ils surpassent la conquérante paire française Kylian Mbappé (30 buts et 4 passes décisives) et Ousmane Dembélé (30 buts et 6 passes décisives), ainsi que le dangereux tandem brésilien de Raphinha (27 buts et 20 passes décisives) et Vinicius Junior (18 buts et 11 passes décisives)

Mais à Casablanca, on n’a pas vu cette dynamique fonctionner. Positionné sur le couloir droit comme d’habitude, Salah a été au centre du jeu. Il était très libre dans ses déplacements, que ce soit en perçant dans la surface ou en se repliant jusqu’à son milieu de terrain pour relancer le jeu. Dans ce dispositif en 3-4-3, le terrain était penché de son côté, notamment avec le latéral droit Mohamed Hany, toujours à son soutien, et le milieu Ahmed El Sayed « Zizo », à l’aise aussi sur le côté droit, comme il le joue à Zamalek. Son entente avec Zizo a été particulièrement fructueuse, en témoigne la passe décisive du capitaine pour le deuxième but du match.

De l’autre côté, Marmoush semblait isolé et presque invisible face à l’Ethiopie. Positionné sur le couloir gauche, il n’a réussi ni à exister dans le jeu, ni à se mettre en position de tir. Avec un Mahmoud Trezeguet effectuant des courses inlassables sur le couloir gauche, Marmoush devait se positionner davantage dans l’axe. Face à une défense regroupée, l’attaquant de City n’a pas trouvé d’espaces pour ses courses explosives. Dans cette configuration, Marmoush n’a ni bénéficié de soutien ni trouvé les automatismes nécessaires avec Osama Faisal, aligné en pointe, mais souvent obligé de descendre pour toucher le ballon.

« Face à l’Ethiopie, Trezeguet avait été attribué un rôle offensif marqué, ce qui a beaucoup affecté la performance de Marmoush. Il s’est trouvé très restreint dans ses déplacements pour laisser le couloir à Trezeguet et n’a eu ni la liberté ni l’espace nécessaires pour s’exprimer sur la pelouse. Marmoush est très important pour l’équipe et ce n’est qu’un premier essai », a déclaré l’analyste sportif Khaled Bayoumi suite au match.

La paire Salah-Marmoush n’a jamais été en position d’enflammer les débats ensemble. Le plan de jeu les a placés dans des zones complètement différentes, réduisant ainsi largement la possibilité de créer le lien tant attendu pour terroriser les défenses adverses.

Si les observateurs rêvent d’un duo à l’image du tandem Salah-Mané à Liverpool sous l’ère Klopp, encore faut-il trouver le joueur capable d’endosser le rôle de Robert Firmino, ce meneur de jeu sacrifiant son positionnement pour libérer les flèches offensives. Faisal n’a pas semblé en mesure d’endosser cette responsabilité contre l’Ethiopie, tandis que l’attaquant de Nantes Mostafa Mohamed ne possède pas les qualités nécessaires pour jouer ce rôle.

Bien qu’elle n’ait pas encore fonctionné, l’association Salah-Marmoush demeure le plus grand potentiel égyptien. L’entraîneur Hossam Hassan doit encore effectuer des réglages techniques pour armer son tandem doré en vue de la Coupe d’Afrique des nations 2025, mais surtout pour le Mondial qui se tiendra en Amérique du Nord en 2026.