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Les boulangeries Paul en difficulté au Luxembourg

Les boulangeries Paul en difficulté au Luxembourg

Alsharq Tribune- Al Otaify 

Les difficultés financières des boulangeries Paul ont bien failli passer inaperçues l'année dernière. Pourtant, la société anonyme Lux-Paul avait entamé une procédure d'insolvabilité générale dès le mois de septembre. Une démarche "volontaire" suivie d'une restructuration importante, souligne Christophe Gavazzi, directeur général de la société, farouchement opposé à la politique de l'autruche.

En nous accordant une interview, sa volonté est "de ne rien cacher". Il affirme d'emblée que les 91 employés des sept boulangeries Paul "sont au courant" des difficultés financières de la société. Ses équipes ont travaillé d'arrache-pied ces derniers mois, malgré les rumeurs de faillite. Et il semblerait que les efforts consentis aient payé puisqu'à Foetz, siège social de Lux-Paul, on se concentre désormais sur les objectifs 2025 de la société.

"On espère atteindre un chiffre d'affaires de 7,5 millions d'euros. On croise les doigts pour ouvrir un nouveau magasin", déclare Christophe Gavazzi sans détour. Il ne dément pas pour autant les difficultés financières rencontrées l'année dernière et plus particulièrement l'été dernier. "On a connu un vrai creux", commente-t-il avant d'ajouter "on ne se remet pas forcément assez vite" des nombreuses crises qui ont affecté les commerces au Luxembourg ces dernières années.

Il évoque le Covid, l'impact du télétravail, la crise de l'énergie et l'explosion des prix des matières premières. "L'électricité a doublé, le gaz aussi, le prix des matières premières, notamment la farine et le beurre, a explosé", précise le CEO de Lux-Paul. Il ajoute, "on a peut-être fait des erreurs stratégiques aussi". Des circonstances qui l'ont mené à tirer la sonnette d'alarme l'été dernier. Aujourd'hui, Christophe Gavazzi se veut rassurant quant à l'état des finances de Lux-Paul : "On voit déjà des résultats probants sur le dernier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025."

Mais les boulangeries Paul sont-elles sorties d'affaire pour autant? "Il n'y a pas de miracle non plus (...) mais notre situation n'est plus celle d'il y a sept mois", affirme le dirigeant de la franchise au Luxembourg. Il se réjouit d'avoir réussi à maintenir l'intégralité des emplois malgré la fermeture de deux magasins en 2024, à la Gare et au Kirchberg (Infinity). "On a ouvert un magasin à Belval", rappelle-t-il. Mais si les perspectives sont plus positives que l'année passée, il est difficile d'émettre des prévisions pour les mois à venir.

Pour M. Gavazzi, une seule chose est sûre à ce jour. "Le pouvoir d'achat est en berne" et cela affecte particulièrement son secteur. Il explique qu'auparavant les clients se permettaient régulièrement "une consommation de plaisir"."Les clients qui achetaient leur pain, ils prenaient un éclair avec", mais c'est de moins en moins courant aujourd'hui, d'après lui. Et avec l'augmentation des charges, il explique qu'il est difficile de contenir la hausse des prix. "On ne peut pas indéfiniment impacter cela sur le prix final", admet-il. D'autant plus quand il s'agit d'achats du quotidien.

"Vous savez le pain, les pâtisseries, ce sont des achats du quotidien et sur ce genre d'achats, on a facilement des comparatifs". De quoi décourager la clientèle si elle constate que les prix ne cessent d'augmenter. Dans ce contexte, Christophe Gavazzi nous confie que les indexations successives des salaires ne lui ont pas facilité la tâche. Un mécanisme qui n'allège pas ses charges mensuelles, bien au contraire.

Quant à une éventuelle solution, le CEO de Lux-Paul pense qu'elle réside dans le pouvoir d'achat mais pas seulement. La stabilité et la confiance sont également des facteurs. "C'est assez morose (depuis le Covid), les gens ont le sentiment que c'est la crise tout le temps. Il faut leur redonner un peu de pouvoir d'achat et leur donner envie de venir dépenser chez les commerçants."

Pour Christophe Gavazzi, il y a donc bien eu un avant et un après Covid. Il nous confirme que les "belles années" étaient celles qui ont précédé la pandémie. Et il sait de quoi il parle puisque les boulangeries Paul sont installées au Luxembourg depuis maintenant 13 ans. Une présence qu'il espère prolonger au-delà de toutes les attentes.

 

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