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Alsharq Tribune-AFP
Les contrats à terme sur l'or pour livraison en décembre sur le New York Mercantile Exchange ont brièvement franchi le seuil psychologique des 4.000 dollars américains l'once lundi soir, heure locale, une première dans l'histoire.
Les cours internationaux de l'or ont poursuivi leur forte hausse depuis septembre. L'or au comptant a augmenté de plus de 50% depuis le début de l'année, ce qui en fait l'un des actifs les plus performants au monde. Dans le même temps, l'argent a fait l'objet de prises de bénéfices après avoir atteint son plus haut niveau en 14 ans.
Les observateurs du marché estiment généralement que la flambée des cours de l'or reflète une combinaison de plusieurs facteurs : l'affaiblissement du dollar américain et l'incertitude budgétaire accrue ont considérablement renforcé l'attrait de l'or en tant que valeur refuge, tandis que le shutdown partiel du gouvernement américain et les retards dans la publication de données économiques clés ont laissé les marchés sans orientation claire sur les perspectives économiques.
Bloomberg a rapporté que la volatilité du marché des bons du Trésor américain est tombée à son plus bas niveau en près de quatre ans, incitant les investisseurs à augmenter leurs positions en or afin de se couvrir contre les risques potentiels.
De plus, la récente baisse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale, associée à des indications d'un nouvel assouplissement plus tard dans l'année, a réduit l'attrait des actifs libellés en dollars. La baisse des taux d'intérêt réels et les anticipations d'une amélioration de la liquidité ont conjointement alimenté la hausse de l'or.
En outre, les achats soutenus des banques centrales et les flux entrants vers les ETF (fonds négociés en bourse) adossés à l'or ont joué un rôle crucial dans la hausse des prix à des niveaux records.
Goldman Sachs a relevé lundi ses prévisions du prix de l'or en décembre 2026 de 4.300 dollars à 4.900 dollars l'once, en raison de la forte demande des banques centrales et de la diversification du secteur privé.
La banque prévoit que les achats d'or par les banques centrales mondiales s'élèveront en moyenne à 80 tonnes en 2025 et à 70 tonnes en 2026, les banques centrales des marchés émergents étant susceptibles de continuer à augmenter la part de l'or dans leurs réserves afin de réduire leur dépendance vis-à-vis du dollar américain.
Le fondateur de Bridgewater Associates, Ray Dalio, a déclaré mardi lors du Forum économique de Greenwich, dans le Connecticut, que les investisseurs devraient allouer environ 15% de leur portefeuille à l'or. Les titres de créance ne constituent "pas une réserve de valeur efficace", a-t-il souligné, tandis que l'or "est un actif qui se comporte très bien lorsque les éléments classiques du portefeuille sont en baisse".
Cependant, les avis des institutions restent partagés. Dimanche, Bank of America a exhorté les investisseurs à rester prudents alors que l'or approchait les 4.000 dollars, avertissant que le métal précieux pourrait connaître un "épuisement de la tendance haussière" et subir "une consolidation ou correction" au quatrième trimestre.
Les experts du secteur ont déclaré que la hausse record de l'or reflétait à la fois la demande mondiale croissante d'actifs refuges et la baisse de confiance dans la solvabilité du dollar américain. Selon les analystes, si la Réserve fédérale américaine continue à baisser ses taux, le dollar continue à s'affaiblir et les tensions géopolitiques persistent, les prix de l'or pourraient rester élevés.
Cependant, alors que les prix atteignent de nouveaux sommets, le risque de corrections à court terme ne peut être ignoré. Plusieurs banques d'investissement s'attendent à ce que l'or fluctue entre 3.800 et 4.100 dollars l'once jusqu'à la fin de l'année.
