Alsharq Tribune-AFP
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a qualifié lundi la situation à Gaza d'"horrible".
"Ce à quoi nous assistons à Gaza est un niveau de mort et de destruction qui n'a pas d'équivalent dans les temps récents", a-t-il déclaré aux journalistes, déplorant la perte des civiles, dont des enfants, lors d'attaques du week-end ayant abattu des personnes qui cherchaient de l'aide.
La violence porte atteinte aux conditions les plus élémentaires de la dignité humaine pour la population de Gaza, indépendamment des énormes souffrances qu'ils endurent, a dénoncé M. Guterres, réitérant son appel à un cessez-le-feu permanent à Gaza.
"J'espère que les parties seront en mesure de surmonter (...) les difficultés qu'elles rencontrent encore pour que ce cessez-le-feu ait lieu", a-t-il déclaré. "Mais le cessez-le-feu ne suffit pas. Il est essentiel que ce cessez-le-feu débouche sur une solution, et cette solution n'est possible que si les Palestiniens et les Israéliens disposent d'un Etat où ils peuvent exercer leurs droits."
Les humanitaires de l'ONU ont qualifié de "honte" les récentes attaques à Gaza, au cours desquelles des femmes et des enfants ont été tués alors qu'ils cherchaient de l'eau et de la nourriture.
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré qu'au cours du week-end, les frappes et les tirs d'obus s'étaient intensifiés dans la bande de Gaza, faisant de nombreuses victimes.
Sept enfants auraient été tués alors qu'ils attendaient de l'eau sur un site de distribution à Nousseirat, selon l'OCHA. Ce dernier incident fait suite à celui de jeudi, lorsque plusieurs enfants et femmes ont été tués alors qu'ils attendaient des produits alimentaires.
Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a qualifié de honte ces meurtres qui doivent cesser, soulignant que les civils devaient être protégés et traités avec dignité, et que personne, surtout les enfants, ne devrait risquer sa vie pour obtenir de la nourriture, de l'eau ou toute autre forme d'aide.
Quant au système de santé, les hôpitaux, bien qu'ils soient au bord de l'effondrement, continuent de répondre aux besoins des victimes de masse, dans la mesure du possible, d'après l'OCHA.
Ce dernier a indiqué que les équipes de santé à Gaza continuaient de subir certains des pires impacts des hostilités, un spécialiste de chirurgie et d'endoscopie ayant été tué au cours du week-end dernier, selon l'autorité sanitaire de Gaza.
Les agences onusiennes ont en outre fait état d'une pénurie critique de carburant à Gaza, avertissant que sans carburant suffisant, elles seraient probablement obligées d'arrêter complètement leurs opérations, ce qui aurait un impact direct sur tous les services essentiels à Gaza, y compris la santé, l'eau potable et l'acheminement de l'aide.
L'OCHA a précisé que les petites quantités de carburant autorisées à entrer dans la bande de Gaza la semaine dernière étaient à peine suffisantes pour assurer les opérations de services essentiels ne serait-ce qu'une seule journée.
L'UNICEF a également averti que le risque de famine demeurait. Plus de 5.800 enfants ont été diagnostiqués comme souffrant de malnutrition le mois dernier à Gaza, dont plus de 1.000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, ce qui représente une augmentation pour le quatrième mois consécutif.
Les petites quantités d'aide et de fournitures essentielles qui sont entrées à Gaza jusqu'à présent sont loin d'être suffisantes pour répondre aux besoins de 2,1 millions de personnes, a souligné l'OCHA, appelant les autorités israéliennes à permettre l'entrée d'une aide d'urgence à grande échelle par tous les itinéraires et couloirs possibles.
Le bureau humanitaire a dénoncé les ordres de déplacement émis vendredi par les autorités israéliennes pour le quartier de Rimal, dans la ville de Gaza, où environ 70.000 personnes étaient hébergées. Plus de 86% de la bande de Gaza fait l'objet d'ordres de déplacement ou se trouve à l'intérieur de zones militarisées par Israël.
L'OCHA a également abordé la mort de deux hommes palestiniens lors de la dernière attaque de colons israéliens près de Ramallah. Selon son décompte, plus de 700 attaques du genre ont été enregistrées au cours du premier semestre 2025, touchant plus de 200 communautés en Cisjordanie, notamment dans les gouvernorats de Ramallah, Naplouse et Hébron.