Alsharq Tribune – Middle East News
Le Hezbollah a tiré, hier, un missile vers Tel-Aviv, pour la première fois au moment où la communauté internationale redoute un embrasement du Moyen-Orient. L'armée a annoncé mener des bombardements «de grande envergure» dans le sud du Liban et la vallée de Békaa, dans l'est, deux bastions du mouvement de résistance Hezbollah. Une frappe a aussi visé, pour la première fois, un village au nord de Beyrouth, où trois personnes ont été tuées selon, les autorités libanaises.
À l'aube, les sirènes d'alerte ont retenti dans la grande ville israélienne de Tel-Aviv, à une centaine de kilomètres au sud de la frontière libanaise, quand le Hezbollah a tiré un missile. «C'est la toute première fois qu'un missile du Hezbollah atteint la région de Tel-Aviv», affirme-t-on.Le mouvement de résistance le Hezbollah a affirmé qu'il s'agissait d'un missile Qader qui a visé le quartier général du Mossad, les services de renseignements extérieurs israéliens, accusé d'être «responsable de l'assassinat des dirigeants» du Hezbollah «et des explosions des bipeurs et des talkies-walkies». L'agence de presse libanaise ANI a fait état d'un nombre indéterminé de victimes lors de cette troisième journée de bombardements. Une frappe a visé une maison du village de Maaysara, une localité chiite de la région montagneuse du Kesrouan, majoritairement chrétienne, à une trentaine de kilomètres au nord de Beyrouth, selon une source de sécurité et des habitants. Pour rappel, des frappes aériennes massives sur le Liban avaient fait 558 morts et plus de 1 800 blessés, selon les autorités libanaises, le bilan le plus lourd en une journée depuis la fin de la guerre civile dans ce pays (1975-90).Ces bombardements ont poussé des centaines de milliers de Libanais sur les routes. Nour Hamad, une étudiante de Baalbeck âgée de 22 ans, a décrit «un climat de terreur» depuis le début des frappes qui ont visé les environs de la ville.
«Nous avons passé quatre ou cinq jours sans dormir, sans savoir si nous allions nous réveiller au matin. Les enfants ont peur, les adultes aussi», a-t-elle confié.«Israël pousse la région vers une guerre ouverte», ont averti les chefs de la diplomatie d'Égypte, d'Irak et de Jordanie, condamnant «l'agression israélienne sur le Liban».
Le chef de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini, a dit craindre «une guerre à part entière» et que le Liban devienne comme la bande de Ghaza. Israël avait annoncé, à la mi-septembre, avoir déplacé le «centre de gravité» de la guerre vers le nord du pays, le long de la frontière libanaise, pour permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants déplacés par les violences transfrontalières.Le Hezbollah, allié du Hamas, a, de son côté, promis de continuer à attaquer Israël «jusqu'à la fin de l'agression à Ghaza». Depuis près d'un an, les échanges de tirs n'ont pas cessé le long de la frontière nord avec le Liban. Le Hezbollah a confirmé, hier, qu'un de ses responsables militaires, Ibrahim Mohammed Kobeissi, avait été tué dans un bombardement israélien, mardi passé, sur la banlieue sud de la capitale.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a assuré que l'assassinat récent au Liban de plusieurs commandants du Hezbollah par Israël ne pouvait mettre «à genoux» le mouvement.