Alsharq Tribune- M.Essam
L’Egypte renforce ses efforts pour encourager la reconnaissance de l’Etat palestinien par la France et donner ainsi le sentiment au peuple palestinien que la communauté internationale se préoccupe de son indépendance, a assuré dimanche 1er juin le ministre des affaires étrangères égyptien Badr Abdelatty lors d’une conférence de presse conjointe du comité ministériel arabo-islamique.
Ces propos ont été tenus en présence du président du comité, le ministre des Affaires étrangères du Royaume d'Arabie saoudite Faisal bin Farhan Al Saud, ainsi que devant ses homologues jordanien Ayman Al Safadi, bahreïni Abdullatif bin Rashid Al Zayani.
Le secrétaire général de la Ligue des États arabes Ahmed Aboul Gheit était également présent.
Réunis à Amman, les quatre ministres se sont entretenus avec le roi de Jordanie Abdallah II et le président palestinien Mahmoud Abbas ainsi que plusieurs ministres palestiniens sur la situation catastrophique dans la bande de Gaza et les efforts déployés pour la reconnaissance de l'État palestinien.
Le comité arabe devait initialement retrouver dimanche à Ramallah le président Mahmoud Abbas et les responsables palestiniens mais Israël lui en a refusé l’accès.
« Le refus d’Israël est une preuve de son arrogance et de son mépris pour le droit international et ses principes », a dénoncé le comité arabe qui a qualifié cette décision de violation flagrante des obligations d’Israël en tant que puissance occupante.
Israël contrôle les frontières et l'espace aérien des territoires palestiniens qu'il occupe depuis 1967, ce qui signifie que son approbation est nécessaire pour que les diplomates étrangers puissent y entrer.
Abdelatty a ensuite révélé que l’Egypte préparait une conférence au Caire sur la reconstruction de Gaza une fois qu’un cessez-le-feu serait entré en vigueur. Cette conférence sera parrainée par plusieurs entités internationales, notamment les Nations Unies, la Banque mondiale et d’autres institutions financières.
« La question de la gouvernance de Gaza et des arrangements sécuritaires dans la bande seront discutées lors de cette conférence », a affirmé Abdelatty.
Les membres du comité ont également discuté des conditions pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, libérer les otages, obtenir le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza et y assurer un accès complet à l'aide humanitaire.
Le comité a annoncé qu’il avançait sur plusieurs pistes concernant la question palestinienne, tout en insistant sur l’arrêt du bain de sang, le besoin de solidarité avec le peuple palestinien et la nécessité pour la communauté internationale de démontrer qu’elle ne tourne pas le dos aux Palestiniens et refuse le déplacement forcé de sa population.
« Nous n’accepterons aucune autre solution que la création d’un État palestinien. Une solution politique doit être trouvée concernant Gaza, et les solutions militaires ne valent rien », a déclaré le président du comité Faisal bin Farhan.
« Israël a pu détruire Gaza et tuer plus de 54 000 Palestiniens dans la bande de Gaza, mais il a révélé la vérité sur son gouvernement, qui tue, détruit et investit dans la guerre et la destruction au lieu d'investir dans un avenir de paix, a regretté le Jordanien Al Safadi. Sa perte est stratégique, et nous avons constaté des changements dans l'attitude internationale et mondiale à l'égard d'Israël ».
Le comité arabe a expliqué que l'Autorité palestinienne continuerait d'assumer ses devoirs et ses responsabilités envers le peuple palestinien, les accords passés et la communauté internationale.