Alsharq Tribune-Otaify
Lors de la Journée diplomatique pour l'huile d'olive tunisienne qui s'est tenue lundi à Tunis, capitale de la Tunisie, l'huile d'olive, considérée comme un des principaux chevaux de bataille de la Tunisie sur les marchés mondiaux, a attiré un flux constant d'invités.
Sous l'égide du ministère tunisien des Affaires étrangères, cet événement est destiné aux chefs et membres des missions diplomatiques accréditées en Tunisie, aux organisations internationales, aux partenaires économiques, qui apprécient à cette occasion l'or vert et espèrent voir son rôle davantage renforcé.
Grâce aux efforts des Tunisiens pendant des millénaires, l'huile d'olive est devenue une partie intégrante "non seulement de notre système agricole et économique, mais aussi de notre patrimoine, de nos traditions et de notre identité", a souligné le ministre tunisien des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti.
QUALITE, CREATION DE VALEUR AJOUTEE ET RESILIENCE CLIMATIQUE
"La Tunisie ne se contente plus d'être le deuxième producteur mondial en haute saison, elle est désormais leader mondial de la production d'huile d'olive biologique", a martelé le ministre tunisien de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh.
"La Tunisie présente aujourd'hui une nouvelle vision pour ce secteur, fondée sur trois piliers fondamentaux dont, premièrement, la qualité comme norme internationale", en référence aux centaines de médailles d'or lors de concours de qualité à travers le monde, a-t-il ajouté.
Le deuxième pilier est la création de valeur ajoutée et le développement de partenariats, dont la clé consiste en mesures novatrices pour soutenir l'exportation d'huile d'olive en bouteille. Selon le ministre, la Tunisie offre désormais des avantages fiscaux et logistiques sans précédent afin de faciliter l'accès aux marques tunisiennes pour les consommateurs du monde entier.
Enfin, le troisième pilier est l'huile d'olive comme outil pour la résilience climatique : "face aux défis climatiques qui menacent le bassin méditerranéen, les oliveraies tunisiennes (plus de 100 millions d'arbres) constituent un rempart contre la désertification et un véritable poumon vert pour la région", a souligné M. Ben Cheikh.
UN CRENEAU PROMETTEUR MAIS QUI RESTE A RENFORCER DAVANTAGE
De renommée mondiale, ce produit demeure fortement demandé en Europe et un peu partout à travers le monde, pour des recettes annuelles atteignant, en moyenne, plus de 2 milliards de dinars (près de 666 millions de dollars), d'après des chiffres dévoilés par le quotidien tunisien La Presse.
D'après les chiffres officiels, le secteur agricole représente environ 10% du PIB et emploie plus de 14% de la population active du pays.
Selon Noura Nouioui, représentante de la Coopérative Yanabi Al-Khir, à Ain Draham (nord-ouest), l'huile d'olive fait partie des indispensables de la vie quotidienne. "A partir de l'olivier, nous pouvons produire tout un bouquet de produits de l'olive, en partant de l'huile d'olive de table et de l'olive de table jusqu'à d'autres produits cosmétiques et d'hygiène, notamment le savon, différents types d'huiles de massage et les huiles pour cheveux, etc".
En louant les efforts du gouvernement pour développer ce secteur et relancer les petits producteurs et exportateurs d'huile d'olive, elle a affirmé qu'"il reste à trouver des solutions en matière de négociations avec les organisations de certification à la lumière de la hausse des prix".
Pour sa part, Noura Aloui, secrétaire générale de la Compagnie coopérative centrale "al-Qamar Al Baya", une coopérative de poids du pays, a dit espérer profiter de la formation "en matière de techniques d'emballage, de mécanismes et de canaux d'exportation, etc".
Chaque année, la Tunisie exporte une grande partie de sa production d'huile d'olive en vrac. Ces quantités exportées seraient, généralement, réemballées en Europe sous des marques étrangères avant d'être rachetées. Par conséquent, la visibilité de ce produit tunisien, son prestige et voire même son identité nationale tunisienne seraient dévalorisés, selon la plupart des analystes et professionnels de ce secteur en Tunisie.
Pour bon nombre d'exposants présents à l'événement, la Chine pourrait constituer l'une des destinations les "plus pertinentes" pour l'huile d'olive tunisienne, étant donné deux facteurs clés, à savoir le paramètre démographique et la nature des relations amicales et respectueuses entre les deux pays.