Alsharq Tribune- Mohamed Otaify
La France perd en attractivité pour les étudiants étrangers, qui optent comparativement plus souvent pour les pays anglo-saxons, certains pays européens comme l'Allemagne, voire la Russie, d'après un rapport de la Cour des comptes publié lundi.
"La mobilité internationale des étudiants croît plus vite que le nombre d'étudiants dans le monde" et "fait l'objet d'une compétition de plus en plus intense entre les établissements d'enseignement supérieur (...) et les Etats pour attirer les talents", relève ce rapport.
Le nombre d'étudiants qui suivent des cursus hors de leur pays est ainsi passé de 600.000 en 1975 à 6,4 millions en 2021 dans le monde.
Les effectifs internationaux progressent régulièrement en France depuis les années 2000, mais moins que dans "certains pays anglo-saxons ou (...) l'Allemagne, entraînant ainsi un recul de son classement", relève l'institution publique de surveillance de la dépense publique.
La France était ainsi le deuxième pays d'accueil en 1980 derrière les États-Unis, rappelle le rapport, puis le quatrième en 2017 derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie. En 2022, elle était tombée à la septième place, "derrière le Canada, l'Allemagne et la Russie", décrit le rapport.
Et ce malgré le lancement de la stratégie "Bienvenue en France" qui était destinée à attirer "un demi-million d'étudiants étrangers d'ici 2027".
Les étudiants viennent à 50% de pays maghrébins ou africains, à 22% d'Asie et à 19% de pays européens, détaille le rapport, qui souligne que la France attire "prioritairement des étudiants francophones".
Les étudiants originaires de pays envoyant de plus en plus de jeunes à l'étranger, à l'instar de la Chine ou encore de l'Inde et du Nigeria, optent en priorité pour les formations "anglophones dispensées aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Allemagne".
Pour attirer plus d'étudiants venus d'autres pays, le rapport recommande d'augmenter les bourses disponibles (nombre, montants, durée), mais aussi de relever le plafond de ressources minimal pour les étudiants internationaux.